L’AUTOMNE
Alphonse de Lamartine

TESTO
  1. Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure!
  2. Feuillages jaunissants sur les gazons épars!
  3. Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
  4. Convient à la douleur et plaît à mes regards!
  5. Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
  6. J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
  7. Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
  8. Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois!
  9. Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
  10. A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
  11. C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
  12. Des lèvres que la mort va fermer pour jamais!
  13. Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
  14. Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
  15. Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
  16. Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
  17. Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
  18. Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau;
  19. L'air est si parfumé! la lumière est si pure!
  20. Aux regards d'un mourant le soleil est si beau!  
  21. Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie 
  22. Ce calice mêlé de nectar et de fiel!
  23. Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
  24. Peut-être restait-il une goutte de miel?
  25. Peut-être l'avenir me gardait-il encore
  26. Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu?
  27. Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
  28. Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu? ...
  29. La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire;
  30. A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux;
  31. Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
  32. S'exhale comme un son triste et mélodieux.
PARAFRASI

Le voisinage de la morte et du bonheur sont visible dans les choses (reste de verdure, feuillages jaunissants, etc.)

Rêveur...solitaire: La rêverie  et la solitude inspirent le poète.
Le voisinage de la morte et du bonheur, déjà indiqué dans la première strophe, sont visible dans les choses (soleil pâlissant). La lumière est le symbole de la vie (faible lumière).

La dernière image est particulièrement attirante: dans cette nature mourante c’est la vie qui attire dans sa fragilité menacée et l’équilibre établi dans la première strophe se rompt e l’anxiété fait jour.

Avec le mot ainsi le poète établit une comparaison désolée entre la vie et lui même et l’image de l’horizon de la vie inspire l’idée d’un paysage lumineux dont on s’éloigne. L’espoir évanoui est celui de vivre malgré la mort d’Elvire. L’envie de jouir est humaine et l’anxiété a fait place au regret.

Le paysage d’automne réapparait mais harmonisé au nouvel état d’âme. Il n’évoque plus le deuil mais le bonheur. La nature est comme une femme angélique (belle, douce, parfumée et pure). Le poète se définie comme un être périssant (un mourant comme les autres).

Maintenant = au moment où la vie échappe. Il voudrait vivre malgré tout. Cela signifie qu’il préférait tout plutôt que mourir. Même s’il n’y avait qu’un goutte de bonheur dans ce mélange de nectaire et de fiel, qui est la vie, il faudrait le boire.

Le poète pense que l’amour est un rêve impossible mais cependant son âme appelle une autre âme et aspire au bonheur d’être comprise.

La fleur tombe, le poète renonce, son âme s’apaise. Dans une belle image, celle d’un fleur qui exhale son parfum, il enferme le meilleur de lui même avec sa poésie triste e mélodieuse. L’art triomphe de la pauvre vérité humaine.


Analisi e commento:

Le poème qui suit fut composé en 1819, à une époque où le jeune poète souffrait d’inflammations répétées d’estomac et il croyait vraiment qu’il était gravement malade.

Metrica:

Le poème est formé de huit quatrains d’alexandrins aux rimes croisées.