FAMILIALE
Jacques Prevèrt
- La mère fait du tricot
- Le fils fait la guerre
- Elle trouve ça tout naturel la mère
- Et le père qu'est-ce qu'il fait le père ?
- Il fait des affaires
- Sa femme fait du tricot
- Son fils la guerre
- Lui des affaires
- Il trouve ça tout naturel le père
- Et le fils et le fils
- Qu'est-ce qu'il trouve le fils ?
- Il ne trouve rien absolument rien le fils
- Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre
- Quand il aura fini la guerre
- Il fera des affaires avec son père
- La guerre continue la mère continue elle tricote
- Le père continue il fait des affaires
- Le fils est tué il ne continue plus
- Le père et la mère vont au cimetière
- Ils trouvent ça naturel le père et la mère
- La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
- Les affaires la guerre le tricot la guerre
- Les affaires les affaires et les affaires
- La vie avec le cimetière.
Mère, fils, père, affaire, guerre…:même mot repris et
la mère fait du tricot, le fils fait la guerre…: même expressions => le poète utilise les répétitions pour renforcer la monotonie. Les verbes sont au présent pour exprimer l’habitue, parce que répétition des choses du quotidien.
Les répétitions révèlent aussi la mécanique de la vie des protagonistes.
La famille décrite est une famille type qui exprime les idéales bourgeois "travail, famille, patrie" réalisés par la réussite, soumission, obéissance.
Par les 2 phrases interrogatives le poète etablie un connivence (complicité) avec le lecteur.
Il n’y a pas de connecteur (sauf quand v.14), donc pas d'évolution. Le poète utilise quand e le verbe future pour montrer l'avenir tout tracer du fils: avenir avec son père.
Le fils est tué il ne continue plus ( vers qui se distingue par la rime -> seul rime en "u"):les personnages ont 3 destins tout tracés, 1 s'arrête : à cause de la mort, mais tout continu comme avant (La vie continue) : les affaires, le tricot…Il s’agit d’une tragédie silencieuse car rien est dit sur leur peine.
Ils trouvent ça naturel : Le poète exprime une condamnation des mentalités avec les répétitions "tout naturel" (v.3/9/20) pour souligner qui n’est pas naturel que le fils meurt avant les parents.
Il y a la condamnation de la guerre avec sa banalisation. Elle est vue comme une habitude et mise en parallèle des 3: tricot, guerre, affaires.