CHANSON D’AUTOMNE
Paul Verlaine
- Les sanglots longs
- Des violons
- De l'automne
- Blessent mon coeur
- D'une langueur
- Monotone.
- Tout suffocant
- Et blême, quand
- Sonne l'heure,
- Je me souviens
- Des jours anciens
- Et je pleure;
- Et je m'en vais
- Au vent mauvais
- Qui m'emporte
- Deçà, delà
- Pareil à la
- Feuille morte.
La poésie s’ouvre sur une métaphore (les sanglots - qui oriente immédiatement le texte vers une sonorité triste) qui joue sur des allitérations. Le poète sente, dans un espace ouvert, les sanglots des violon.Il présent la nature telle que la musique des violons; il est dans une nature indéfinie.
La rime «automne», «monotone», qui apparaît chez Baudelaire (dans chant d'automne), souligne la caractéristique de cette strophe.
Dans la seconde strophe le poète déplace son attention du tableau de la nature, à lui-même, à son âme. Ses états d’âme correspondent à la nature de la première strophe. Les réactions décrites sont proches de l'asphyxie («suffocant», «blême»).
Le poète est dans sa chambre, il est étouffé, blessé quand il sent le clocher qui batte les heures, il se souvient de sa jeunesse, la saison de sa vie regretté.
Le poète fait allusion au passé et ici il y le thème romantique de la fuite du temps et le souvenir de sa jeunesse.
Dans la troisième strophe il recommence son chemin et il se laisse aller au vent mauvais qui le pousse comme une feuille morte.
L'absence de remède et de forces conduisent le poète à une passivité qu'exprime bien la comparaison avec la feuille livrée au vent.
L'allusion au vent (qui est un métaphore de la mort) rappelle l'automne et annonce la comparaison avec la feuille. Celle-ci souligne bien la passivité physique et la faiblesse morale d'un être qui se laisse aller et subit toutes les influences et qui s'abandonne avec passivité à son destin.