ET COMBIEN J’EN AI VU
Guillaume Apollinaire

TESTO

Et combien j'en ai vu

Et combien j'en ai vu qui morts dans la tranchée
Étaient restés debout et la tête penchée
S'appuyant simplement contre le parapet

J'en vis quatre une fois qu'un même obus frappait
Ils restèrent longtemps ainsi morts et très crânes
Avec l'aspect penché de quatre tours pisanes

Depuis dix jours au fond d'un couloir trop étroit
Dans les éboulements et la boue et le froid
Parmi la chair qui souffre et dans la pourriture
Anxieux nous gardons la route de Tahure

J'ai plus que les trois cœurs des poulpes pour souffrir
Vos cœurs sont tous en moi je sens chaque blessure
Ô mes soldats souffrants ô blessés à mourir

Cette nuit est si belle où la balle roucoule
Tout un fleuve d'obus sur nos têtes s'écoule
Parfois une fusée illumine la nuit
C'est une fleur qui s'ouvre et puis s'évanouit
La terre se lamente et comme une marée
Monte le flot chantant dans mon abri de craie
Séjour de l'insomnie incertaine maison
De l'Alerte la Mort et la Démangeaison

O poète des temp à venir o chanteurs
Je chante la beauté de toutes nos doleurs
J’en ai saisi des traits mais vous saurez bien mieux
Donner un sens sublime aux gestes glorieux
Et fixer la grandeur de ces trépas pieux
L’un qui détend son corps en jetant des grenades
L’autre ardent à tirer nourrit les fusillades
L’autre les bras ballants porte des seaux de vin
Et le pretre-soldat dit le secret divin.

PARAFRASI

Le poète décrit la guerre du 1914 et décrit les morts dans les tranchées où les soldats sont mort en pieds:
E quanti ne ho visti che morti in trincea; erano rimasti in piedi, la testa inclinata; appoggiandosi semplicemente contro il parapetto.
La pitié de ensevelir (sepellire) les morts est niée. Ils restent ici longtemps:
Ne vidi quattro una volta che una stessa granata (obus) colpiva; restarono così a lungo morti e molto spavaldi (crânes); con l'aspetto inclinato di quattro torri pisane (pisanes - il a vécu a Pisa et cette scène lui rappelle le cimetière près de la cathédrale à coté de la tour (terre des miracles comme la tranchée).
Après il fait la description de la tranchée (il décrit sa tranché à Verdun et à La Marne):
Da sei giorni in fondo a un corridoio troppo stretto (étroit); tra le frane (éboulements) e il fango (boue) e il freddo; tra la carne (chair) che soffre e nella putrefazione (pourriture - il les a vu pourrir) ; ansiosi sorvegliamo la strada di Tahure.
Avec ‘anxieux’ il trompe (rompe) le rythme. Le poète veut représenter le regard des soldats qui espèrent que la guerre soit finie.
J'ai plus…cette strophe de trois vers Apollinaire exprime son partager (condividere), sa solidarité avec les soldats pour l’amour pour la patrie:
Io ho più dei tre cuori dei polipi per soffrire; i vostri cuori son tutti in me sento ogni ferita; oh miei soldati sofferenti o feriti per morire.
Ensuite il fait une description de la nature sous la bataille:
Così bella è questa notte in cui tuba (roucoule = tuba, canta languidamente) la pallottola (balle); un fiume ininterrotto di granate sulle nostre teste scorre (écoule); talora un razzo (fusée) illumina la notte; è un fiore che si apre e poi svanisce; la terra si lamenta e simile a una marea; sale il flutto (flot=onda) sonoro nel mio rifugio di gesso (abri de craie); soggiorno dell'insonnia insicura dimora; dell'Allarme (alerte) la Morte e la Consunzione (Démangeaison = prurito, provocato dai parassiti dell’uomo, numerosi nei rifugi).
A’ la fin le poète s’interroge sur quelle chemin la littérature devra parcourir. Les poètes doivent donné un sens sublime au courage et à la doleur de ces soldats. La vie dans les tranchées est dure et la guerre est absurde. Les poètes ont le devoir de le crier bien haut :
Oh poeti dei tempi futuri oh cantori; io canto la bellezza di tutti i nostri dolori; io ne ho colto dei tratti ma voi saprete molto meglio; dare un senso sublime ai gesti gloriosi; e fissare la grandezza di questi pietosi (pieux) trapassi; uno che  distende (détend) il suo corpo lanciando granate; l'altro con ardore nutre (nourrit) gli spari; l'altro le braccia penzoloni porta secchi (seaux) di vino; e il prete-soldato dice il segreto divino.
Apollinaire finit cette lyrique avec la figure du prêtre-soldat qui est à dire à les soldats le secret divin.


Analisi e commento:

Le sujet est la guerre. C’est un œuvre autobiographique (il a vécu cette expérience).

Metrica:

Strophe diverses avec deux blocs finales; aucun ponctuations.